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2003

Marseille

 

– L’ombre –

Je regarde, scrute, interroge chacun de vos tableaux hypnotiques, car c’est lui qui m’aspire, me renverse dans des visions subliminales, tel un miroir qui nous renvoie aux abysses des correspondances et des symétries de l’esprit, avec l’univers souterrain où vous résidez et votre relation au monde, aux êtres, à ces existences de l’ombre qui hantent nos âmes, et qu’un ordre intérieur et impérieux nous somme d’embrasser comme une greffe de survie, une perfusion d’amour.

Fondus à la chaux sourde des ruelles, près des porches sans seuil, palpitent des cœurs vacants, des attentes et des solitudes. Des rédemptions.

Les oubliés, les clandestins, les sans-papiers, les prostituées, tous les abimés de la vie. Les papillons de nuit, ceux qui cognent les lampes, ceux qui survivent la peur au ventre.

C’est l’envers insondable de la vitrine humaine, le versant obscur de la condition humaine démunie mais insoumise qui vous appelle, que vous touchez des doigts puisqu’elle crève vos yeux. Votre dignité est de restaurer des âmes douloureuses, votre couleur donne le geste, fugace, intemporel, dramatique et lumineux, flamboyant et trouble tout ensemble, ce mélange de l’ombre avec lumière.

PY Coustère

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